De l’Abre Wrac’h à Camaret

Une petite fenêtre météo nous a permis de quitter l’Aber Wrac’h ! Ouf, ça commençait à être long…

Passpartout commençait à frémir dans son port… et son équipage aussi ! Entre deux coups de vent, une journée s’annonce bonne pour naviguer.
Normalement, il faudrait ne pas partir avec le courant de face, mais nous n’avons pas le choix car une longue journée nous attends. Les deux premières heures sont donc un peu lentes, car le vent n’est pas très fort, et le courant nous empêche de bien avancer.
Comme d’habitude, nous faisons nos quarts toute la journée.
L’un dort, l’autre s’occupe du bateau, par tranches de 2h. Vers 18h, nous arrivons aux alentours de l’Aber Ildut. C’est notre premier objectif. La météo est parfaite : le vent vient du côté, ce qui nous permet d’avancer vite, le courant est maintenant avec nous et la lune est pleine. Par ici, naviguer de nuit peut être dangereux, mais avec une belle lumière de lune, la visibilité est bonne. Lune, vent, courant, toutes les conditions sont réunies pour continuer. Nous décidons donc de poursuivre notre chemin, en direction de Camaret. Comme la nuit va bientôt tomber, nous réduisons la taille des voiles, pour ne pas à avoir à le faire de nuit si le vent venait à monter. Comme nous sommes dans une zone dangereuse, et qu’il fait maintenant noir, nous restons tous les deux réveillés. Marine tient la barre et Wenceslas s’occupe de surveiller le trajet. De nuit, nous nous repérons grâce aux lumières des phares et des balises. Chacune d’entre elle a un clignotement spécifique, dont on retrouve l’identification sur la carte : trois petits éclats, un éclat long, un éclat de couleur… Ces lumières nous permettent de savoir où nous sommes au milieu des nombreux rochers de la pointe bretonne, et il faut toujours rester attentifs. En passant la pointe du Conquet, le vent monte, mais Passpartout continue son chemin tranquillement, nous avons bien fait de réduire les voiles. La pleine lune se reflète dans la mer, faisant un tableau magnifique de milliers de reflets argentés. Quelle bonne décision nous avons eu de continuer ! Vers minuit, nous arrivons au port de Camaret.


Cette escale sur la presque île de Crozon va durer quelque temps : les tempêtes d’hiver continuent !
Heureusement, le port de Camaret est dans une anse, bien protégé du vent. Malgré cela, nous restons réveillés toute une nuit tellement le vent souffle fort dehors : quel vacarme ! Nous sommes bien contents d’être en sécurité.



Au bout du Sillon (une avancée sur la mer, qui crée l’anse du port), est construite une chapelle.
A l’intérieur, on peut voir des bateaux accrochés au plafond, des bouées de sauvetage et des pagaies sur les murs. Ce sont des ex-votos, des offrandes. Par ici, la mer était le lieu de tous les dangers, et on retrouve la culture maritime jusque dans les lieux de culte : on y priait pour les marins disparus et ceux qui partaient en mer.

